Des scientifiques ont placé des fourmis dans les partis politiques : voici comment ils ont vaincu le système bipartite

Dans une nouvelle étude éclairante, des chercheurs ont étudié Camponotus sanctus , ou fourmis charpentières sacrées, pour approfondir les subtilités de la prise de décision collective. Dans un scénario expérimental reflétant l’impasse politique, ces fourmis ont révélé un phénomène rarement observé dans les sociétés animales et humaines : le phénomène de concession majoritaire. Au lieu d’insister sur leur choix préféré, la majorité des fourmis y a renoncé pour maintenir la cohésion du groupe, offrant ainsi de précieuses indications sur la manière dont les conflits sont résolus dans les groupes sociaux.

Un test de prise de décision : le choix du nid après la destruction d'une maison

L'expérience visait à voir comment les fourmis C. sanctus prennent des décisions face à des intérêts conflictuels. Après la destruction de leur nid d'origine, elles devaient choisir entre deux nouvelles options : un nid supérieur mais petit, sombre, sûr et confortable, et un nid plus grand mais moins attrayant, exposé, bruyant et inconfortable.

Les chercheurs ont contrôlé quelles fourmis pouvaient entrer dans le meilleur nid à l'aide de puces munies de codes-barres collées sur leur dos, ce qui a permis à seulement quelques fourmis d'y accéder. Cela a créé une situation dans laquelle la plupart des fourmis devaient rester dans le nid de qualité inférieure, forçant la colonie à choisir entre donner la priorité à la qualité du nid ou rester ensemble en tant que groupe.



Conception expérimentale : Les fourmis sont capables de choisir entre un bon nid et un mauvais nid

Concession majoritaire : une voie vers le consensus

Dans les sociétés humaines et animales, le consensus se forme généralement lorsque les individus s’alignent sur le choix de la majorité. Cependant, dans l’expérience C. sanctus, les choses se sont déroulées différemment. Lorsque la majorité a eu accès au meilleur nid, les fourmis de la minorité, coincées dans le pire nid, n’ont pas suivi. Au lieu de cela, la majorité, bien qu’ayant la meilleure option, a choisi de concéder. Dans une « concession majoritaire » inattendue, elle a abandonné le meilleur nid pour rejoindre la minorité, plaçant l’unité de la colonie au-dessus du gain individuel.

Ce comportement est particulièrement notable chez les insectes eusociaux, chez qui les décisions donnent généralement la priorité au bien-être collectif. Chez d’autres espèces, comme les abeilles, la prise de décision repose sur un feedback positif, comme le recrutement via des pistes de phéromones qui renforcent les choix de la majorité. Chez C. sanctus, cependant, le feedback positif était plus subtil. Les fourmis avaient tendance à rester dans un nid si beaucoup d’autres étaient déjà là, mais il n’y avait pas de recrutement strict les poussant à se diriger vers un nid spécifique. La présence de la reine, cruciale pour la survie de la colonie, renforçait encore davantage l’engagement envers un nid.

Fourmis charpentières avec codes-barres pour identification avec une caméra

Le rôle de la taille dans la prise de décision collective

Les chercheurs ont découvert que la taille de la colonie jouait un rôle clé dans la manière dont les décisions étaient prises. Les colonies plus petites avaient du mal à atteindre un quorum, un point de basculement pour la prise de décision collective. En revanche, les colonies plus grandes étaient plus susceptibles de se diviser, chaque groupe choisissant un nid différent. Les colonies de taille intermédiaire étaient les plus susceptibles de prendre des décisions unifiées, même face à des options contradictoires.

Il est intéressant de noter que C. sanctus ne suit pas le processus en deux étapes observé chez d'autres espèces, comme Temnothorax albipennis, où les recruteurs guident la colonie vers un nid. Au lieu de cela, les décisions de C. sanctus se déroulent en une seule étape, dictées par la rapidité avec laquelle les fourmis pénètrent dans un nid et la stabilité de la colonie à cet endroit. Ce processus plus fluide permet une prise de décision sans systèmes de recrutement stricts ni changements comportementaux majeurs.

Résolution des conflits et modèle de la fourmi

Les chercheurs ont manipulé le niveau de conflit en faisant varier l'accès des fourmis au meilleur nid, en observant comment se déroulait la concession majoritaire. Même lorsque la plupart des fourmis pouvaient bénéficier du nid supérieur, elles le sacrifiaient pour maintenir la colonie unie dans le nid inférieur. Cet effet est devenu plus prononcé au fil du temps, prouvant que la concession majoritaire était un résultat stable dans les colonies de C. sanctus.

Cet exemple de compromis dans la nature peut offrir des stratégies pour résoudre des conflits humains apparemment insolubles. Si les fourmis peuvent donner la priorité à l’unité plutôt qu’à leur intérêt personnel, il y a des leçons à appliquer à des problèmes sociaux et politiques complexes.

Cette étude offre des perspectives qui vont au-delà des fourmis, montrant comment les groupes sociaux, y compris les sociétés humaines, pourraient bénéficier d’une concession majoritaire. En règle générale, la prise de décision humaine implique que les individus ou les groupes s’en tiennent à leurs préférences, ce qui conduit à la division ou à l’impasse. Les fourmis ont démontré que l’unité, même au détriment des préférences individuelles, peut aboutir à des résultats plus stables.

Dans les sociétés eusociales, où les individus donnent la priorité au bien collectif, la concession de la majorité garantit la survie. Cela contraste avec le comportement égoïste observé chez d’autres animaux et dans la politique humaine, où les intérêts individuels dominent souvent.

Conclusion : la surprenante sagesse des fourmis

Malgré leur petit cerveau, les fourmis Camponotus sanctus font preuve d’une sagesse surprenante. Lorsqu’elles doivent choisir la meilleure option ou maintenir l’unité du groupe, elles privilégient la cohésion, même au prix de leur vie personnelle. Cela révèle une leçon précieuse : la concession de la majorité peut résoudre les conflits et favoriser le consensus, non seulement chez les fourmis, mais potentiellement aussi dans les sociétés humaines.

Ces fourmis montrent comment le compromis et l’unité peuvent surmonter même les conflits d’intérêts les plus difficiles.

Lectures complémentaires

Pratt, SC (2005). Détection de quorum par taux de rencontre chez la fourmi Temnothorax albipennis. Behavioral Ecology , 16 (2), 488–496. https://doi.org/10.1093/beheco/ari020

Pratt, SC, Sumpter, DJT, Mallon, EB, & Franks, NR (2005). Un modèle basé sur des agents du choix collectif de nid par la fourmi Temnothorax albipennis. Animal Behaviour , 70 (5), 1023–1036. https://doi.org/10.1016/j.anbehav.2005.01.022

Rajendran, H., Haluts, A., Gov, NS, & Feinerman, O. (2022). Les fourmis ont recours à la concession majoritaire pour parvenir à un consensus démocratique en présence d'une minorité persistante. Current Biology , 32 (3). https://doi.org/10.1016/j.cub.2021.12.013

Tokita, CK et Tarnita, CE (2020). L'influence sociale et les biais d'interaction peuvent favoriser l'émergence d'une spécialisation comportementale et la mise en place de réseaux sociaux modulaires dans les systèmes. Journal of The Royal Society Interface , 17 (162), 20190564. https://doi.org/10.1098/rsif.2019.0564



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